Le jeune homme fit ressentir malgré lui son appesantissement auprès d'Alina : la mine défraîchie, le regard vacant, le souffle profond ; C'était comme s'il s’éveillait d'un lourd sommeil.
Cette dernière n'en fit pas référence et ne l'en blâma point, au contraire.
A cela, elle préférait lui répondre par un soutien apaisant et réparateur aussi moral que magique. Elle le lui apporta non pas par pitié mais avec un certain plaisir, celui de faire une nouvelle rencontre des plus captivante en soi : un archéos, être rare aux attraits majestueux, connus pour leur bonté sans borne.
Certes, il mit un temps certain avant de resurgir de son état inconscient, mais cela fut favorisé par les soins qu'elle lui prodigua avec discrétion.
Le temps de se remettre les idées en ordre, il semblait tout chamboulé, comme s'il venait d'avoir la tête à l'envers.
C'est peu à peu qu'il émergea, en compagnie du sourire de celle qui croisa sa route. Elle usa d'ailleurs de tendresse afin qu'aucune quiétude ne vienne s'ajouter à son bouleversement intérieur.
La main qu'elle lui tendit était douce et ferme à la fois, étonnant mélange venant d'une dame. Par ce simple geste, elle exposa involontairement toute sa force de caractère et sa détermination.
Le coup de fouet qui émana de l'inconnu à cet instant, la fit sourire davantage. Le visage d'Alina paraissait chanter des notes féeriques : la mélodie de la sérénité en somme.
Soulagée de le voir accepter son hospitalité, elle l'éconduit en direction d'une salle de repas.
Ils arpentèrent donc les couloirs de l'Académie. Les lieux demeurèrent tamisés par une nuit sombre et pluvieuse éclairée aux flambeaux.
Elle attendit patiemment sans dire plus un mot, elle attendit qu'il prenne ses marques pour aller vers elle de lui-même.
Le silence intermédiaire ne déstabilisa pas la quiétude de la jeune femme.
Pourtant, la timidité et alanguissement issus des premières paroles de l'individu l'interpellèrent.
- Cìdran Celebrindal a écrit:
- "Je m'appelle Cìdran.... Cìdran Celebrindal... je suis le nouveau professeur d'abjuration..."
Affectée par la sensibilité du dénommé Cìdran, elle répondit après un léger temps d'attente :
" Heum ... Enchantée Sir Cìdran. "Et les dires qui suivirent allèrent bientôt la surprendre au même titre :
- Cìdran Celebrindal a écrit:
- "Je compte sur vous pour ne rien dire au Directeur... je ne l'ai pas encore rencontrer, et je ne suis pas sûr qu'après cet incident, il me considère comme tout à fait qualifié au poste..."
Alors ses prunelles, déjà posées sur lui, s'écarquillèrent de façon qu'il ne pouvait qualifier que d'énigmatique !
Puis, l'effarement de son regard océan s'estompa, dissipant ainsi l'air circonspect de Cìdran . Elle finit par aborder à nouveau un sourire qui se voulait rassurant.
Sur le moment, elle ne sut comment réagir. Lui dire qu'elle était directrice risqué de la mettre lui mal à l'aise et de la mettre elle sur un pied statutaire plus élevé. En même temps, il n'était pas dans ses habitudes de divulguer de fausses informations.
Finalement, à la hâte, elle se surprit à lui dire ceci :
" Le directeur n'en saura rien. "
( Ce n'est pas très digne de moi tout ça ... Mais pour l'heure je préfère qu'il se sente à l'aise ... Et puis le directeur ... C'est Oly ... Moi je suis directrice ) Devant se contenter de ces excuses pour justifier de n'avoir dit la vérité qu'à demi-mot, elle se retourna vivement honteuse et ils reprirent un pas actif jusqu'a ce que le jeune homme lui fit ses remerciement :
- Cìdran Celebrindal a écrit:
- "Je ne vous ai pas encore remerciée...je crois que je vous dois la vie.... ou tout du moins mes ailes..."
Avant qu'elle n'eut le temps quoi que ce soit, il offrit une merveilleuse scène à la vue d'Alina : Ses ailes d'un blancheur maculée s'agitait au dos de Cìdran.
Les légers allées et venues de ses ailes caressaient le visage de la jeune Elue. Ses mèchent dorées se soulevèrent eux aussi.
Il la fit rire doucement et fermer de temps à autres ses paupières sous l'effet de des brises.
" Et bien, vous me comblez d'une vue superbe ! " Lança-t-elle spontanément en admirant ce qui le distinguait si bien de tout autre personne.
C'est impressionnée par le spectacle, une main sur son cœur, qu'elle osa s'avancer vers lui, mais ne fit pas un mouvement de plus.
Les yeux rivés sur son plumage angélique se défirent pour se diriger peu à peu sur le visage de Cìdran.
" Woua... " Laissa-t-elle s'échapper par inadvertance sous le choc de ce qu'elle assimila à une apparition imaginaire.
Elle secoua sa tête comme pour voir si elle ne rêvait pas et effacer son air hébété.
Qui aurait pu croire que l'Elue Alina puisse se trouver en situation d'enchantement face à quoi que se soit.
En réalité, c'était bien la première fois qu'elle eut à faire avec un archéos, descendant d'une vie passée aux grandes ailes protectrices.
Elle s'attendrit et fut à la fois en adoration pour cette particularité si singulière originel de ses êtres détenteur d'une seconde chance.
Baissant la tête, embêtée pour son engouement trop prononcé, elle dit d'une faible voix :
" Pardonnez-moi, c'est la première fois que j'assiste à pareil vision. " Alina lui fit reprendre la route, cependant, au bout d'une courte marche, elle se retourna à nouveau à lui. Elle posa son indexe sur le bout du nez de Cìdran, une fois que ses yeux plongèrent dans ceux de l'archéos, elle dit d'une voix douce :
" De toute manière, personne ne peut vous porter rigueur de ce qui vient de vous arriver. On ne porte pas de jugement pas un être sur une action. Cela serait faire preuve de préjugé et d'immaturité. Vous ne pensez pas ? " Insistante, elle approcha son regard en faisant une petite moue pour le distraire :
" Vous avez un ravissant sourire ! "Alina reporta une distance raisonnable pour ne pas l'intimider outre mesure, et agrémenta leur cheminement de quelques paroles :
" Qu'il est bon d'être au chaud alors que dehors tout est si froid ... Je suppose que vous devez avoir besoin d'un bon repas chaud et de repos. Je me ferai un plaisir de vous servir de guide. Cela vous serait-il agréable ? "Elle avait tous les traits d'une femme autant joyeuse que réfléchie. Il était évident qu'elle laissait apparaître son envie de communiquer un sentiment de bien-être.
D'une main, elle ouvrit une porte de bois arquée et le laissa pénétrer une salle à manger ...