Le silence avant la tempête

A l’antre du refuge de la guilde des mages…
Un éclair éventra l’horizon assombri par les gris nuages, et transperça l’air d’un bruit sourd.
La pluie était déjà tout autour, on pouvait dès lors sentir l’ empreinte de son odeur errer, à l’approche, croupissant sur l’herbe un peu comme un guépard rampant vers sa proie.

Le regard de noir englouti porté sur les tours énigmatiques.
Ses sombres et larges vêtements flottant sous le vent.
Une chevelure ébène évasive finissant sur une longe tresse.

Une marque invisible lourdement chargé en énergie chaotique semblait émaner de sa personne très naturellement, jusque dans le moindre de ses souffles.

Une convulsion s’affichait sur le visage terne Veryn du haut de sa monture.
Il n’aimait pas se retourner près des portes de cette confrérie pullulant d’enchanteurs ou d’ensorceleurs peu importe.
D’une enjambé, il descendait de son étalon et lâchait les reines sans prendre le soin de les attacher nulle part.

D’un pas assuré, il avança en direction des établissements de la guilde.
Il parcourait la grande cours quasi-déserte à cause de la nuit orageuse qui surplombé le ciel.
Les quelques unités d’élèves hâtés par le temps se freinèrent tout de même en croisant l’aura blafard du Commandeur.

Arrivé à l’entrée du hall, une personne vint à se mettre pile sur sa trajectoire.
Il leva le regard de bas en haut, la détailla très rapidement et attendit blême de savoir ce qu’on lui voulait.

Clarisse se tenait devant l'homme qui venait d'arriver, elle regarda les trainards.

Dêpéchez vous de rentrer le temps risque de se gâter.

Elle les regarda se hater de rentre dans la tour, car il connaissait l'Archimage et elle ne s'adressait rarement à eux. Le fait qu'elle s'adresse à eux pour les faire se dépécher était un message dissimulé.
Elle se présentait au visiteur de profil afin de regarder dérrière, mais ne le regardant pas elle sentait cet aura chaotique qui émanait de lui. Il pouvait admirer sa silouhette longiligne et tout en sensualité à son gré mais elle ne lui en laissa pas le loisir.

Bonsoir, que puis-je pour vous Monseigneur ? Je suppose que venir seul à cette heure n'est pas une coïncidence, l'Archimage et commandeur des Gloria Alexander Glorion est indisponible en ce moment. Je vais devoir vous demander de repasser si c'est pour le voir, si votre visite à a voir avec la guilde je peux cependant écouter votre requète et je lui rapporterais ce dont vous m'aurez entretenu. En tant qu'Archimage je suis à votre disposition pour tout ce qui concerne la guilde.

Clarisse détailla le cavalier qui venait à une heure dont il n'était plus d'usage pour les visiteurs normaux. Le fait que ce soit le commandeur Darckness qui vienne en personne parraissait très soupçonnable. De même Ragnarok qui n'était pas loin Clarisse le sentait n'était pas à l'aise avec le commandeur, il était sur ces gardes et prêts à bondir au moindre faux pas de cet homme.
Clarisse aurait à s'expliquer si jamais Ragnarok devait attaquer l'homme mais cela ne la dérangeais pas car elle n'empécherais pas Ragnarok de le faire.

D'après sa tenue et ses occupations actuelles à savoir-faire rentrer les jeunes mages, la femme était un professeur ou un mage, plus haut gradé qu'une simple élève en tout cas.
Le temps de la réflexion, et des gouttes se mirent à tomber avec une faible intensité.
Cela ne le fit pas même sourciller. Il attendait devant l'entrée subissant ce petit assaut.
Les élèves le dépassèrent les uns après les autres pour pénétrer l'Académie. Tous veillèrent bien à ne même pas l'effleurer, sauf un...
Feignant de frôler le Commandeur, il attira son attention.
Le Commandeur Darkness tourna sa tête et leur regard se croisèrent.
Le jeune homme était brun avec un regard qui retint l'attention de Ronen.
Ce fut bref mais clair, ils avaient un commencement de point en commun : le regard noir, pas aussi plein que le Commandeur certes, mais une lueur bien personnelle.
A cela, Ronen esquissa un sourire alors que l'autre gaillard fit un acte suicidaire en faisant de Ronen une cible avant de tracer son chemin.

Commandeur Veryn se retourna vers la jeune femme, son demi-sourire avait déjà disparu.

" Commandeur Veryn, j'ai fait un très long voyage qui vient de prendre fin jusque là. Pour affaire avec le Commandeur effectivement. "

Il souleva son regard au ciel pour souligner le fait qu'il commençait très sérieusement à pleuvoir.

" Puis-je compter sur l'hospitalité de la guilde pour m'abriter le temps que je m'entretienne avec qui de droit. Annoncer donc ma visite, je suis certain que votre chef me recevra, il n'y a pas d'heure pour les braves... Je suppose bien que la place ne manque pas dans cette édifiante enceinte. "

En même temps que la dame le détailla, il sourit très faiblement et le lui rendit en faisant de même. Il ne faisait aucun cas de l'animal à cran en arrière plan. L'idée de voir le "chien de garde de sa maîtresse" dérapé lui aurait été très favorable pour déclencher des hostilités envers toute la guilde des mages lors de la prochaine assemblée. Mis en suspends le fait qu'il aurait tuer avec joie et raison une bête agressive.
Il aimait à voir le regret d'un maître envers son animal, c'était assez...délectable.
De plus, cela aurait été une très bonne occasion de manifester de ce pas son mécontentement pour l’accueil reçu en atterrissant directement dans le bureau du Commandeur Gloria de son propre chef.
Mais il su bien que cela ne pouvait arriver, un acte si ... primaire, qui le ferai rentrer dans la guide, c'était un cadeau que seul un idiot pouvait lui procurer.
S'il avait pu, il aurait provoquer lui-même le fauve mais pas sans se faire remarquer.

Pour l'heure, il était d'une neutralité déconcertante.

Clarisse après avoir entendu le nom du commandeur se renfrogna, elle n'aimait pas ce commandeur et encore moins la réputation qu'il avait.
Elle réfléchit vite et se demanda quoi faire car elle ne voulait pas qu'il voit qu'Alina était dans la tour. Cependant refuser l'hospitaliter à un commandeur sans l'autorisation d'Alexander pouvait être mal vu et retomberait sur Alexander.
Le faire entrer dans la tour cependant était hors de question pour le moment.
Elle regarda autour d'elle et vit qu'il restait un trainard, celui qui avait bousculer le commandeur...
Elle le fixa puis dit:

Toi, au lieu de trainer va prévenir Le grand Archimage que le commandeur Veryn demande une audience, si il ne veut pas t'écouter appel l'Archimage Ekäans afin qu'il t'aide.

Puis se tournant vers le commandeur :

La place ne manque effectivement pas mais les visiteurs qui peuvent occuper ses places manquent malheureusement. Je vais vous demander d'attendre avec moi ici tant que Alexander Glorion ne m'aura pas donner de consigne. Recevoir un autre commandeur est toujours si difficile que je ne voudrais pas faire d'erreur n'étant pas dans les secrets du monde politique. Je vais attendre ici avec vous afin de vous tenir compagnie le temps que le grand Archimage soit prévenu.

Puis elle fit un geste envers son loup, Ragnarok le vit et hésita avant de rentrer tranquillement vers la guilde. Clarisse n'avait aucune confiance en ce visiteur mais elle ne voulait pas lui montrer qu'elle pouvait en avoir peur.

Alors qu’il n’avait pas fait le moindre faux pas, il sentit une petite répugnance de la part de l’Archimage.
Sa réputation avait le don de le précéder, il n’avait aucun effort d’image à faire sur ce point.
Ronen pensait que de se faire précéder des rumeurs qui portaient d’une personne, et recueillir des préjugés de la part d’autruis étaient un peu réducteur. Mais dans son cas, il appréciait être connu de la sorte.
La sentant hésitante, le Commandeur lui conséda donc le temps de la réflexion.
En effet, il ne lui avait pas bien laissé le choix en se présentant à elle comme étant un Commandeur qui venait à demander l’hospitalité s’il ne pouvait avoir de rendez-vous dans l’immédiat.
Pouvait-elle le refuser au risque de créer des conflits ? Elle joua d’intelligence en lui répondant positivement à ce qui se présentait à elle comme une demande formatée.
Il acquiesça d’un signe de la tête en réponse à la requête de la Dame, s’appuya contre la paroi du mur et se pencha doucement vers elle avec un sourire non agressif, il rajouta :

« Votre sagesse … Vous honore Madame. Très bien. Les chevauchés ne sont guère de tout repos. Votre compagnie serait des plus charmante ; Et avez-vous un endroit plus confortable pour nous que sous les eaux, le temps que le Commandeur soit averti du haut de sa tour ? »

Effectivement, la dame se trouver à l’abri après la porte et lui avant cette fameuse entrée, et trempe de plus en plus à chaque seconde.

« Je n’apprécierai pas de me présenter au Commandeur Gloria si mal appareillé. Vos don iraient-ils jusqu’à me trouver un endroit et des vêtements secs pour me changer du temps ? »

Son discours était trop parfait pour coller avec la réputation de ce personnage.
On aurait presque pu lire dans le ton de sa voix qu’il était taquin avec elle.